Grand Fooding d'été + réouverture Musées Gadagne
Comme l'année dernière, quelques chefs, la plupart étoilés, ont fait escale à Lyon pour participer à l'évènement du Grand Fooding. C'était dimanche.
Le Grand Fooding s'était déjà posé à Paris et Nice en mai avant de gagner Strasbourg, Marseille et Toulouse.
Cela fait la sixième année que l'opération a lieu, pour le bonheur de tous. Rappelons que les bénéfices sont reversés à Action contre la faim.
Comme l'an dernier, le lieu (les Subsistances, laboratoire international de création artistique, lieu culturel lyonnais, siège de l'école des Beaux-Arts), est au début presque vide
puis se peuple au fur et à mesure des entrées.
A l'entrée, on nous distribue quelques cuillers pour les dégustations futures.
Les premiers chefs que j'ai pu rencontrer avant que la foule n'envahisse les lieux, furent René et Maxime Meilleur.
Père et fils en préparation avant l'ouverture
Ils tiennent la Bouitte (qui veut dire "petite maison" en patois savoyard), à la fois hôtel de charme et restaurant au coeur de la Savoie. Ce lieu authentique existe depuis 33 ans.
Ils viennent, il y a moins d'un an, d'obtenir leur 2ème étoile, la première ayant été obtenu il y a 6 ans. Le fils a été formé par le père et le père s'est formé tout seul... Un parcours atypique pour ce jeune chef, ancien compétiteur de ski. Père et fils s'emploient à mettre en avant les produits du terroir avec un concept que je trouve assez sympathique. Leur conception de leur métier et la crise ont provoqué depuis quelques mois une remise en question essentielle dans leur façon de faire.
Quand on est à table chez eux (45 couverts), on ne sait pas ce que l'on va manger. Il y a une liste de produits sur la carte, régulièrement changée, par exemple : artichauts, agrumes, gentiane, poisson, agneau etc.. On indique ce que l'on n'aime pas comme ingrédient et on se laisse faire. Toute la table mange la même chose. C'est une découverte et une surprise à chaque fois.
Pourquoi le Grand Fooding? : une envie de bien faire et une façon de se faire connaître. Pour l'occasion, ils avaient concocté une émulsion de polenta sur rable de lapin.
Presque à côté du stand de la Bouitte, se tenait le chef Mauro Colagreco, Chef du Mirazur à Menton, restaurant désigné cette année 35ème meilleur restaurant au monde dans le cadre du Prix San Pelegrino, alors que Mauro Colagreco recevait le titre de ”cuisinier de l'année” 2009 par le guide gastronomique Gault Millau France.
Ce chef argentin partageait son espace avec la société Ricard qui avait concocté un cocktail, "le Ricardito", à base de pommes, menthe, céléri et Ricard.
Pour l'occasion Mauro Colagreco avait préparé des tapas.
Mauro Colagreco est le seul chef qui fera la tournée de toutes les villes de France dans le cadre du Grand Fooding. Ce qui l'a attiré dans l'opération, c'est de participer à l'aventure, le côté convivial et simple...
La cour, engazonnée pour l'occasion, devient le siège d'un grand pique-nique improvisé.
Troisième rencontre, avec des fromagers cette-fois, ceux de la fromagerie Mons Maréchal, situé au coeur des Halles de Lyon, maison connue depuis 1890. Tous les deux, Hervé Mons et Etienne Boissy sont MOF (Meilleurs ouvriers de France) dans leur domaine et à cette occasion j'ai découvert que la tenue des fromagers était beige, couleur de la crème m'expliquèrent-ils.
Ils avaient préparé des faisselles de fromage blanc, avec de la crème fraîche très très très entière, des copeaux de radis et une pincée de cumin.
Les deux protagonistes ont tout de suite accepté de participer à un évènement sympathique permettant de mettre en avant des produits de qualité auprès du grand public.
A côté se trouvait l'hôtel-restaurant Le Flocon de sel, installé à Mégève, représenté par Emmanuel Renaut, encore un MOF.
Emmanuel Renaut aidé par un jeune bloggeur
Il avait préparé des petites tartelettes au céleri rave, herbe de la montagne et fleurs de ciboulette.
Les petites tartelettes noires sont faites de farine de riz noir.
Il y avait aussi des cubes de mousse de brochet au barbecue, jus d'écrevisses, amandes et herbes du jardin. Le feu était alimenté avec des branches de résineux.
Ensuite on dresse les cubes avec la bisque et le tout est parsemé de thé vert et de farine fumés.
Presque en face, Roberto Bonomo du restaurant Sapori e colori. J'ai appris qu'il s'agissait d'un des seuls restaurants italiens de Lyon ne proposant pas de pizza. Cet italien est installé à Lyon depuis 5 ans et vit entre Rome et Lyon. Il avait proposé des anti pasti : crème de truffe, tuile de parmesan, roquette et jambon italien, partageant son stand avec la marque San Pellegrino.
En continuant de faire le tour, on se retrouve avec Christophe Aribert du restaurant les Terrasses d'Uriage.
Après le succès remporté l'an dernier par sa recette et l'excellent moment qu'il avait passé, il revient avec de nouveau une féra mais cette fois-ci grillée au pain, citron, bergamote, poireau et fenouil.
Sur un lit de fondue de fenouil, sont disposés quelques poireaux nouveaux, quelques dès de citron et les "tartines" grillées de féra ainsi qu'une émulsion à la bergamote.
The last but not the least, Nicolas Le bec, 2 étoiles. L'année dernière, il était revêtu d'une sorte de treillis, cette année il portait un casque de chantier.
Nicolas Le Bec, depuis la création du Grand Fooding a toujours souhaité participer à l'étape lyonnaise. Après les boules de viande l'an dernier, il a proposé cette année un parmentier de queue de boeuf dans un oeuf et une brochette de boeuf Angus à la réglisse.
Ce fut comme d'habitude un moment fort sympathique et voir les chefs, que l'on imagine souvent inaccessibles, être si simplement en contact direct avec le grand public, donnant de leur temps et de leur énergie pour une noble cause est réjouissant.
Comme nous étions dans l'évènementiel et que nous quittons un lieu de patrimoine, restons dans l'évènement de la journée d'aujourd'hui : la réouverture, après des années de fermeture pour rénovation, des Musées Gadagne, musée d'histoire de la Ville de Lyon et musée des marionnettes du monde. Au moment de la publication de ce billet, aura lieu l'inauguration avec Mme la Ministre de la Culture, les édiles lyonnaises et plusieurs milliers de personnes attendues...
Une visite toute en images, au milieu de cet ensemble Renaissance prestigieux. Le bâtiment en lui-même est remarquable.
Au fil de la visite, des détails d'architecture
Les vestiges de tout un ensemble de boiseries datant du XVIIIè siècle, dont il ne reste que le plafond
L'autre volet de cet ensemble architectural, accessible pour la première fois au public, est le jardin qui part à l'assaut de la colline de Fourvière.
Jardin en pots, jardin mêlant plantes médicinales, tinctoriales, d'ornement, symboliques
donnant sur le café, nouveauté aussi dans le musée
ainsi que sur le petit théâtre, autre nouveauté, avec une jauge de 150 places environ où se donneront concerts, spectacles de marionnettes, conférences...
Au niveau des collections, un presque étage consacré aux marionnettes, avec bien évidemment, honneur à Laurent Mourguet,
créateur de la figure emblématique de Guignol, ici en compagnie de Gnafron et Madelon...
D'autres marionnettes sont présentées, venant de différentes régions de France
la Picardie par exemple avec la figure de Lafleur
y compris Paris avec ces castelets utilisés pour les spectacles en plein air ou en salle
Une autre figure française dont certains se souviennent encore : Valdès et son Pierrot, spectacle donné au cours de l'émission télévisée de la Piste aux étoiles, sur une musique d'Albinoni, spectacle qui tirait des larmes aux téléspectateurs.
Après la France, un ensemble de marionnettes italiennes dont le célèbre Orlando, Roland, héros des spectacles de puppi
Les salles consacrées aux marionnettes se terminent par l'Asie avec des personnages issus du théâtre japonais
ou des théâtres d'ombres d'Indonésie
Après l'étage des marionnettes, les collections d'histoire, comme cette salle de réception du temps de la famille florentine des Guadagni, (francisée en Gadagne) ornée d'une cheminée monumentale
avec, sur les cimaises, la reproduction du fameux plan scénographique de 1550
Au grè des salles, des maquettes, celle de l'Hôtel de Ville
ou celle de la Loge du Change
du mobilier, comme le lit de Napoléon, qu'il a utilisé lors de son séjour à Lyon au début du XIXème siècle
des reconstitutions de pièces entières
l'évocation de la soie avec quelques métiers à tisser
Au gré des salles, quelques vues de Lyon, sous forme de tableaux
ou de gravures
En tout, plus de 2000 objets exposés.. et cela se passe aujourd'hui...